Artisan : quel statut juridique choisir pour votre activité ?

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Vus êtes artisan et souhaitez vous mettre à votre compte ? Découvrez le statut juridique le plus adapté à votre projet de création d’entreprise !
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Vous souhaitez créer votre entreprise en tant qu’artisan ? Découvrez les principales questions à vous poser avant de faire votre choix de statut juridique !

1- Qu’est-ce qu’un artisan ?

Artisan : une définition 

La catégorie d’artisan est juridiquement définie. Un chef d’entreprise sera considéré comme un artisan s’il respecte 4 conditions cumulatives :

  1. Exercer une activité professionnelle de fabrication, transformation, réparation, prestation de services relevant de l’artisanat. Retrouvez la liste des activités relevant de l’artisanat via ce site  : https://www.cfe-metiers.com/HTM/activites.aspx

  2. Être économiquement indépendant en agissant pour son propre compte et générer l’essentiel de son revenu de la vente de produits et services issus de son propre travail.

  3. S’immatriculer au Répertoire des métiers (RM) auprès de la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA). Chaque artisan doit être en mesure de présenter sa carte professionnelle. Il s’agit d’une reconnaissance du savoir-faire de l’artisan et d’une garantie pour le consommateur. Cette carte professionnelle vaut attestation annuelle d’immatriculation au Répertoire des métiers.

  4. Avoir un effectif de moins de 10 salariés lors de la création.

Les secteurs de l’artisanat 

Les principaux secteurs dans lesquels les artisans exercent sont :

  • l’alimentation (boulanger, boucher, traiteur etc.),
  • le BTP (maçon, couvreur, plombier),
  • la fabrication (textile, meubles …),
  • et les services (coiffeur, taxi, réparateur …).

L’artisan devra choisir le statut juridique de son entreprise en fonction des spécificités de son activité professionnelle.

2- Quel statut juridique choisir pour une activité artisanale ?

 

Artisan en entreprise individuelle

L’artisan peut exercer en qualité de « personne physique ». Dans ce cas, il doit créer une entreprise individuelle.

Lors de la création d’une entreprise individuelle, l’artisan opter pour l’entreprise individuelle (EI) classique ou pour la forme de la « micro-entreprise » qui présente l’avantage d’offrir des obligations sociales et comptables simplifiées.

A noter : l’option de l’EIRL a été supprimée. Désormais, l’entrepreneur individuel voit son patrimoine personnel protégé dès la création de l’entreprise (EI classique comme micro-entreprise).



Les principales différences entre individuelle classique et micro-entreprise

 

 

Entreprise individuelle

classique

Micro-entreprise

Capital social



Pas d’obligation de constituer de capital social.

Protection du patrimoine



Depuis la loi en faveur des indépendants du 14 février 2022, une distinction s’opère désormais entre le patrimoine professionnel et personnel de l’entrepreneur. Le patrimoine personnel devient insaisissable par défaut.

Chiffre d’affaires

Pas de limite

Limité (voir les plafonds : la micro-entreprise)

Type d’imposition

Principe : A l’impôt sur le revenu

Possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés.

 

A l’impôt sur le revenu uniquement

Possibilité d’optimisation fiscale

 

NON

NON

Régime d’imposition

Régime réel simplifié jusqu’à un certain CA (ensuite régime réel normal)

Régime micro avec un abattement forfaitaire pour prise en compte des frais et charges (50 % pour prestation de service artisanales)

Possibilité de s’associer

NON

NON

Cotisations sociales

Les cotisations sociales sont calculées sur la base du résultat réel (bénéfice ou perte) déterminé grâce à la tenue d’une comptabilité complète.  

Les cotisations sociales sont calculées selon un pourcentage du chiffre d’affaires (22% pour les activités de prestations de services artisanales ) et sont réglées au fur et à mesure des encaissements, et uniquement en cas d’encaissements 

Protection sociale

Travailleur non salarié cotisant à la Sécurité sociale pour les indépendants (SSI).

Régime des TNS est équivalent au régime général pour la santé, les médicaments et la maternité. En revanche, les prestations sont moins intéressantes en ce qui concerne la retraite et les arrêts de travail.

L’arbitrage entre ces deux formes d’entreprise individuelle doit s’effectuer principalement en fonction du chiffre d’affaires que vous pensez réaliser et vos frais réels.

Par exemple, si vous comptez embaucher, si vous devez acheter des équipements ou des matières premières, l’entreprise individuelle est plus indiquée. En effet, en micro-entreprise, si vos frais réels dépassent l’abattement forfaitaire, vous serez perdant. Dans le cas d’un artisan, le seul véritable avantage de la micro-entreprise est sa simplicité de création et de gestion.

Artisan en société

L’artisan peut créer une « personne morale» pour exercer son activité. Dans ce cas, il doit créer une société. Deux possibilités s’offrent à lui pour créer sa société en solo  : l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle).

Les principales différences entre EURL et SASU

 

EURL

SASU

Capital social

À partir d’1 euro

Protection du patrimoine

OUI

Chiffre d’Affaires

Pas de limitation

Régime d’imposition

Régime réel simplifié jusqu’à un certain CA (ensuite régime réel normal)

Type d’imposition

Principe : A l’impôt sur le revenu

Possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés sur option

Principe : A l’impôt sur les sociétés

Possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu

Possibilité d’optimisation fiscale

 

Oui en cas d’option pour l’impôt sur les sociétés

OUI

Possibilité de s’associer

OUI

OUI

Cotisations sociales

Échéancier annuel réajusté l’année suivante (régularisations à prévoir)

En l’absence d’activité, le chef d’entreprise est quand même redevable des cotisations sociales ;

Les cotisations sociales représentent environ 45% de la rémunération du dirigeant (gérant)

Paiement au trimestre sur la base des salaires réellement versés au dirigeant (président de la SASU)

Pas de cotisation en l’absence d’activité

Les cotisations sociales représentent environ 80% du salaire du dirigeant

Protection sociale

Régime des indépendants : 
équivalent au régime général pour la santé, les médicaments et la maternité.
Prestations inférieures en ce qui concerne la retraite et les arrêts du travail.

Régime général :
très protecteur en matière d’accident du travail.

La SASU offre au dirigeant un statut d’assimilé-salarié, ce qui lui donne des avantages sociaux considérables (retraite, maladie etc). En revanche, cette protection sociale a un prix puisque les cotisations sont deux fois plus élevées qu’en EURL. C’est particulièrement sur ce point que s’opère la préférence. Certains métiers de l’artisanat exposés à de nombreux risques, notamment ceux du BTP, ont toutefois intérêt à s’offrir une bonne protection sociale, notamment en matière d’accident du travail.

En résumé : quel statut juridique pour votre activité artisanale ?

  • Le statut de la micro-entreprise convient très bien aux petites activités artisanales peu risquées, nécessitant peu d’investissement et n’ayant pas vocation à se développer (pas d’association ou d’embauche). Idéal pour les personnes ayant une activité salariée et souhaitant se dégager un complément de revenu.

  • L’EURL offre davantage de crédibilité vis-à-vis des clients et des investisseurs. Elle convient aux activités ayant vocation à se développer dans l’avenir par association, embauche de personnel et/ou investissements. Ce régime est adapté à l’exercice d’une activité artisanale régulière.

  • Enfin la SASU offre une bien meilleure protection sociale aux artisans via l’affiliation au régime général de la sécurité sociale. Un artisan exerçant une activité à risque aura tout intérêt à créer une SASU pour profiter d’une couverture sociale plus adaptée à l’exercice d’une activité d’artisan.

  • Lorsque l’artisan souhaite créer une entreprise avec des associés, il peut le faire via :

    • La SAS : La société par actions simplifiée (SAS) se caractérise par une grande souplesse de fonctionnement.  Dans une société par actions simplifiée (SAS), les associés fondateurs déterminent librement dans les statuts le capital social et les règles d’organisation de la société.

    • La SARL : Une société à responsabilité limitée (SARL) est une entreprise constituée de deux associés minimum et 100 maximum. L’entreprise peut être créée avec peu de capitaux : le montant du capital social est fixé librement par les associés. La responsabilité des associés est limitée au montant de leur apport. Elle permet de faire valoir le caractère familial de l’entreprise.

Sommaire

    Aurore R

    Aurore est journaliste-rédactrice sur les sujets économiques, entreprises et sociaux.