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Un énorme succès E-commerce…
En France, les enseignes retail de discount, à l’instar d’Action, de Stokomani et de Gifi, connaissent un franc succès depuis les 30 dernières années.
Cela n’a pas échappé aux géants internationaux, à l’instar de Temu, l’e-commerçant chinois de produits discount.
Seulement, sa politique commerciale agressive et addictive pour les utilisateurs implique une baisse de parts de marché des enseignes de retail et d’e-commerce françaises.
…qui induit des difficultés pour les enseignes Françaises
En effet, Stokomani rencontre actuellement quelques difficultés avec une baisse du chiffre d’affaires trimestriel d’environ -20%.
Puis, le projet du PDG Moez Alexandre Zouari de racheter l’enseigne Gifi mise en vente par son fondateur Philippe Ginesté inquiètent les syndicats de l’entreprise.
Des colis Temu par centaines de milliers
Pour bien comprendre le phénomène Temu en France, il suffit de se tourner vers les plateformes logistiques du groupe La Poste et de sa filiale Coliposte.
En effet, d’après le PDG de La Poste, aujourd’hui, les enseignes telles que Temu et Shein représentent 22% des colis distribués par le groupe postal.
Auparavant, ils pesaient à peine 5%.
Une audience démultipliée qui fait de l’ombre aux enseignes Françaises
Cela implique une audience démultipliée avec plus de 18 millions de visiteurs uniques par mois qui se rendent sur le site d’e-commerce Temu.
Ce dynamisme a des conséquences bien réelles pour nos e-commerçants français, à l’instar de Veepee, dont l’audience et le chiffre d’affaires a baissé, et bien entendu Cdiscount en concurrence frontale avec l’enseigne chinoise.
En pleine période de tensions économiques et de baisse de pouvoir d’achat ressentie par les consommateurs, l’enseigne Temu tire son épingle du jeu avec ses 75 millions d’utilisateurs en Europe.
Un modèle économique de marketplace
Temu propose une place de marché pour des vendeurs et des fabricants Chinois afin qu’ils commercialisent leurs produits dans les pays où Temu est implanté, à l’instar de la France, où ses tarifs défient toute concurrence.
Seulement, comment les enseignes françaises pourraient-elles concurrencer le géant chinois alors même qu’il jouit de règles différentes ?
Les privilèges de Temu défavorables aux entreprises Françaises
En effet, en raison d’accords internationaux défavorables, considérant que la Chine est encore un pays en développement, Temu bénéficie de conditions extrêmement favorables pour commercialiser ses produits sur le territoire français :
- L’enseigne Chinoise est par exemple exempté de droit de douane pour tout colis dont la valeur n’excède pas 150 euros.
- Compte tenu de son statut de pays en développement, Temu bénéfice d’un tarif de transport deux à trois fois moins cher que les e-commerçants français situés pourtant directement sur le territoire.
Une concurrence qui semble déloyale et qui nuit considérablement aux entreprises françaises concernées.
Plusieurs enquêtes ouvertes à l’encontre de Temu par la Commission Européenne
La Commission européenne à Bruxelles a ouvert différentes enquêtes à l’encontre de Temu concernant de faux rabais, de la vente sous pression ou des annonces trompeuses.
Mais, ce sont surtout les marchandises et leur piètre qualité qui posent problème. Par exemple 95% des jouets vendus sur Temu peuvent être dangereux d’après le directeur général de la Fédération Française des Industries du Jouet.
En outre, la plupart des produits technologiques sont défectueux ou ne respectent pas les normes en vigueur dans les pays où ils sont livrés.
Les consommateurs qui reçoivent ces produits défectueux à petit prix ne s’encombrent pas d’écologie et les jettent à la poubelle par centaines de milliers, accroissant ainsi l’impact de Temu sur la planète.
Ce qui est paradoxal, c’est que même les jeunes qui se mobilisent, parfois illégalement, pour sauver trois arbres au bord d’une autoroute en construction, sont les premiers consommateurs de Temu.
Une concurrence qui semble déloyale
Tous les ingrédients sont réunis pour faire chuter les e-commerçants Français et les retailers sur le créneau du discount.
Certains prix de produits ne semblent pas refléter la réalité économique, du coût de fabrication de celui-ci.
Des experts marketing indiquent que chaque commande passée sur Temu coûte à l’entreprise Chinoise 7 euros.
Le budget des consommateurs n’est pas extensible.
Ainsi, lorsqu’ils dépensent leur argent sur une enseigne telle que Temu, c’est autant d’argent en moins pour les enseignes françaises.
Cdiscount a vu son audience baisser de manière très importante.
Là où l’enseigne Bordelaise disposait de 3,5 millions de visiteurs uniques par mois en plus par rapport à Temu, aujourd’hui Cdiscount en a 3,2 millions en moins par rapport à cette même enseigne.
La concurrence déloyale est avérée lorsque la vente à perte est constatée.
La plupart des grandes enseignes françaises et leurs spécialistes s’interrogent sur la rentabilité effective de l’enseigne chinoise.
TEMU semble s’affranchir de bon nombre de réglementations avec ses tarifs ultra compétitifs qui impliquent des marges réduites, voire inexistantes.
Le législateur et les administrations doivent se pencher sur le modèle économique qui semble déloyal vis-à-vis des enseignes françaises.
Le géant chinois répond qu’il respecte les réglementations en vigueur sur les territoires où il opère.
Les entreprises françaises confrontées à cette potentielle concurrence déloyale pourront-elles compter sur le législateur afin de faire respecter les réglementations auxquelles elles s’astreignent ?