Interview exclusive de Laurence Garnier – Sénatrice de Loire-Atlantique

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Laurence Garnier détaille son parcours, aborde la dette de la France, l'insécurité à Nantes, la mobilité, l'accueil des étrangers et sa vision politique des sujets sociétaux.
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Bonjour Madame la Sénatrice,

Merci pour votre accueil et pour votre temps.

Le parcours de Laurence Garnier et ses aspirations

La rédaction : Avant de commencer à parler économie, quel est votre parcours et quelles sont vos aspirations ?

Laurence Garnier : Pur produit littéraire, d’abord avec une maîtrise de lettres ; puis Sciences Po Paris. Ma vie professionnelle a ensuite commencé  dans les ressources humaines chez PSA Peugeot Citroën en conduite du changement et direction des achats.

Laurence Garnier

À cette époque il s’agissait d’installer le logiciel SAP dans toute l’entreprise, ce qui n’était pas si aisé dans une société de plusieurs dizaines de milliers de salariés.

À la faveur d’une mutation professionnelle de mon mari, je suis revenue dans l’Ouest et je me suis engagée en politique.

“Ce qui m’intéresse c’est être au service des habitants.”

En 2008 j’ai été élue conseillère municipale de Nantes, avant d’être tête de liste aux élections municipales en 2014. Ensuite j’ai été élue vice-présidente de la région des Pays de la Loire en charge de la culture, du sport, du patrimoine, des solidarités, de l’égalité femmes-hommes, et de la vie associative, aux côtés de Bruno Retailleau puis de Christelle Morançais.

J’ai quitté cette délégation en 2020 lorsque je suis entrée au Sénat suite à la démission de mon prédécesseur pour des raisons personnelles.

En Septembre 2023, j’ai été élue sénatrice.

Je siège à la Commission culture, éducation, sport, et communication ; et suis également vice-présidente de la délégation aux entreprises du Sénat.

“Mes aspirations tiennent en deux mots : Être utile !”

Ce qui m’intéresse avant toute chose, c’est être au service des autres.

Je suis auprès des Nantais en tant que conseillère municipale ; mais également des élus locaux et notamment des maires de la Loire-Atlantique.

C’est le rôle spécifique du Sénateur par rapport aux députés, puisque le sénateur est élu par les élus  locaux. C’est un suffrage indirect, avec cette belle mission d’être la courroie de transmission entre les problématiques locales et les enjeux nationaux.

Il s’agit d’essayer de faire en sorte de réhabiliter la Politique comme un service.

La France face à sa dette abyssale et ses dépenses somptuaires

La rédaction : Durant la période électorale précédent l’été, c’était un peu la surenchère des promesses aux milliards de dépenses pour répondre aux attentes des électeurs.

La plupart des partis proposent de nombreuses nouvelles hausses des dépenses.

On peut s’interroger dans le choix d’être dans cette surenchère à la hausse, alors que nous devrions plutôt nous challenger pour baisser ces dépenses.

Qu’en pensez-vous ?

LG : Aujourd’hui, ma famille politique est la seule à s’inscrire dans une baisse générale des dépenses.

Je me réjouis du message que portent nos responsables politiques, à l’instar de Gérard Larcher, de Bruno Retailleau, de Laurent Wauquiez, et de David Lisnard ; qui tous expliquent qu’il est irresponsable aujourd’hui de promettre toujours plus d’argent, et encore davantage d’allocations. Je forme le vœu que le Gouvernement que va former Michel Barnier s’inscrive dans cette perspective.

Chacun connaît la dette de la France, c’est 3 000 milliards d’euros.

Cette dette a été largement creusée par l’actuel Président de la République pour près de 1 000 milliards d’euros. Cette donnée est factuelle, et ce n’est pas seulement dû au Covid.

Le Covid c’est entre un quart et un tiers de ces dépenses.

Il reste trois quarts et deux tiers de ce montant qui sont des dépenses effectuées en dehors de la crise sanitaire. Il est par conséquent évident de la nécessité de s’attaquer à la réduction des dépenses publiques.

Il faut en finir avec “l’État nounou” pour des raisons de saine gestion financière de notre pays.

Faire de la politique un système de distribution d’aides sociales induit que nos concitoyens attendent toujours plus de l’État.

Nous sommes de moins en moins attachés à la question de la liberté politique et de plus en plus contraints par la question d’un bien-être individuel qui s’appuie sur des soutiens, des aides, des subventions et des allocations.

“L’État ne peut pas prétendre remplacer des solidarités humaines, familiales, sociales, associatives, entrepreneuriales, parce que c’est un puits sans fond qui ne résout rien.”

Il faut impérativement s’engager sur la réduction de nos dépenses publiques.

Or, le président de la République et sa formation politique ont fait tout le contraire. (Note de la rédaction : lire les interview de Valérie Oppelt et Mounir Belhamiti – anciens députés de la majorité présidentielle)

Aujourd’hui, nous avons un État sur-administré mais avec des fonctionnaires qui font bien leur travail. Cependant, lorsque vous avez des fonctionnaires de la DREAL, ceux de la DRAC, ceux de la DDTM, et que tous ne sont pas d’accord sur un projet, comme par exemple l’installation d’une rampe d’accessibilité ; vous passez des mois à démêler des sujets à coup de rémunération de fonctionnaires qui ne sont pas tous d’accord sur la façon de gérer les choses.

Cette multiplicité d’interventions coûte beaucoup d’argent, de temps et d’énergie, pour qu’au final les choses n’avancent pas.

Pascal Perrineau disait : « La machinerie ne comprend plus la machine ».

Nantes : l’insécurité au coeur du débat local

La rédaction : Nantes va mal, des commerces ferment.

La sécurité s’est développée en centre-ville depuis quelques années maintenant.

Nantes est aussi souvent un champ de bataille les week-ends lors des manifestations : Vitrines cassées, commerçants invectivés, parfois agressés.

Cela sans omettre les trafics et les points de deal bien ancrés dans le centre-ville qui font fuir les clients et les riverains.

Bien évidemment, certains commerçants ont jeté l’éponge et on peut les comprendre.

Quelles seraient, selon vous, les solutions à mettre en place pour préserver l’économie locale tout en permettant la libre expression lors des manifestations ?

LG : Nantes va moins bien depuis une dizaine d’années.

Cette ville magnifique est un gros paquebot, alors parfois il y a une forme d’inertie.

Nantes va encore relativement bien, mais nettement moins bien qu’il y a une dizaine d’années.

Il s’agit d’être objectif, même en tant qu’opposante assumée à Johanna Rolland, je ne souhaite pas dramatiser les choses.

Je n’ai pas le souhait de plomber davantage l’image d’une ville que j’aime tant.

Nantes va moins bien à la faveur d’une politique municipale qui a été menée de façon erratique au cours des dix dernières années.

Il n’y a pas de vision, seulement des alliances opportunistes.

“Le plus gros atout de Nantes, ce sont les Nantais.”

Dans l’ouest de la France et notamment à Nantes, nous avons une dynamique entrepreneuriale assez exceptionnelle, avec des chefs d’entreprises qui ont envie d’avancer.

Ces dirigeants échangent beaucoup entre eux au travers des nombreux réseaux d’entrepreneurs. Ils ont une volonté de faire avancer leur territoire avec un entrepreneuriat qui est très axé sur la responsabilité sociale et environnementale.

Nous avons incontestablement des atouts colossaux à ce niveau-là.

L’insécurité est un phénomène complexe et qui revêt différentes formes et a différentes origines.

Il y a la question de l’insécurité liée à l’errance de certaines populations fragiles et en détresse :  des personnes migrantes, notamment des jeunes.

À 95%, il s’agit de jeunes hommes qui n’ont aucune idée de notre culture et de notre façon de vivre. Ils n’ont pas la même image de la femme que dans nos pays occidentaux.

“Il faut accueillir moins pour accueillir mieux.”

La bien-pensance consiste à dire qu’il faut accueillir tout le monde alors que nous en sommes parfaitement incapables.

Puis, la considération de “l’accueil” par nos amis socialistes consiste à laisser des personnes pourrir dans des squats. C’est profondément inhumain et insatisfaisant.

Autre élément de l’insécurité : le maintien de l’ordre public.

Un nombre important de Maires et d’élus locaux du département me font part de leurs inquiétude sur la constatation du développement de projets sous forme d’installation de ZAD.

On observe une véritable culture contestataire en Loire-Atlantique qui se traduit parfois par un certain nombre d’actions violentes.

“Pourtant c’est la base de notre contrat social : Le respect d’autrui et de sa propriété.”

L’année dernière, des maraîchers Nantais ont été victimes d’exactions. Ce sont des actions illégales et malveillantes qu’il faut absolument dénoncer, et combattre inlassablement.

Certains élus, Tristan Riom et Julie Laernos, ont participé à ces manifestations et cautionnent par leur présence ces actions illégales. Cela ne leur pose aucun problème en tant qu’élus de la nation de soutenir par leur présence l’arrachage de plants de salade, les dégradations et la violation de propriétés privées.

Ces personnes vous expliquent que : “c’est de la contestation”, que “c’est important”, que l’“on sensibilise l’opinion publique”.

Nous sommes très tolérants lorsqu’il s’agit de la propriété des autres jusqu’à ce qu’il s’agisse de la sienne.

“L’État a le monopole de la violence physique légitime.”

Il faut assumer ce discours de fermeté.

Il est tout à fait souhaitable d’armer la police municipale à Nantes. C’est d’ailleurs ce que font toutes les grandes villes de France, à l’exception de deux ou trois.

Je n’ai aucunement l’impression que ce soit un discours extrémiste de vouloir armer ceux qui protègent la population.

Il s’agit juste de bon sens lorsque nos policiers doivent balancer leur vélo sur ceux qui les assaillent à coups de couteau.

Le commerce à Nantes

Ces enjeux d’insécurité, ces troubles à l’ordre public, ces manifestations récurrentes nuisent à l’attractivité de Nantes et à ses commerces.

Dernièrement, j’ai pris un tram un samedi après-midi. Le chauffeur s’arrête à Jean Jaurès, puis il explique aux passagers directement au micro que le tram s’arrête ici,  “c’est samedi, c’est manif !”.

Tout cela n’est pas de nature à attirer nos commerçants et à les maintenir dans notre centre-ville. On a d’ailleurs des taux de vacances qui ont doublé en l’espace de trois ans.

Je regrette que nous n’ayons pas une vision d’ensemble sur une véritable stratégie commerciale du centre-ville.

Concernant le parcours des manifestations, je salue l’engagement du Préfet qui œuvre à améliorer la situation.. À Nantes, les parcours des manifestations ne sont pas déclarés, c’est une spécificité nantaise depuis un drame survenu dans les années 50.

Aujourd’hui, il faut une stratégie d’accueil des commerces qui soit réellement pensée alors qu’elle est aujourd’hui inexistante. Cette stratégie est à mettre en place en lien avec la CCI, en lien avec tous nos commerçants, en lien avec les associations, et avec Plein Centre.

Animation du centre-ville : un échec.

Le Voyage en hiver à Nantes fût un échec, c’est un fait.

Lorsque les élus locaux et les Nantais ont eu le malheur de dire que ce n’était pas du meilleur goût, ils ont été qualifiés de “fachos” et de “réac”.

La réalité dans les magasins du centre-ville, c’est que l’échec du Voyage à Nantes en Hiver a fait perdre du Chiffre d’Affaires à nos commerçants.

En outre, il y a aussi l’abandon d’un certain nombre de gros projets susceptibles de faire rayonner notre centre-ville. Cela n’aide clairement pas nos commerçants.

Militantisme haineux

La rédaction : Alliés qui s’introduisent dans les propriétés privées pour les vandaliser, à l’instar des exploitations maraîchères locales,
soutien aux militants palestiniens locaux qui avaient accaparé l’espace public en repeignant l’escalier de la butte Sainte-Anne,
refus de saisir le préfet afin de mettre en place un service minimum de collecte des déchets pour les Nantais durant la grève des éboueurs,
alliance avec la France Insoumise à des fins clientélistes,
augmentation de 70% des agressions sexuelles entre 2017 et 2022,
promesses non tenues et autres..; etc.
Cela commence à faire beaucoup pour les Nantais qui subissent les conséquences de la politique de Johanna Rolland. Comment observez-vous ces faits en tant qu’élue locale et en tant que sénatrice ?

Et qu’en pensez-vous ?

LG : Il est évident que l’irresponsabilité dont fait preuve la maire de Nantes, pour des raisons purement électoralistes, est insupportable. Je lui prête assez d’intelligence pour que ce soit du cynisme plutôt que de la naïveté.

Tous les faits évoqués sont inacceptables.

On peut également ajouter les fameuses “erreurs internes” comme pour les Scènes Vagabondes où au festival l’année dernière il fallait tirer sur des policiers en bois afin de gagner des points. C’est d’une irresponsabilité totale !

On a dénoncé, il y a quelques semaines, le festival des jeux bretons où entre deux chansons, le groupe des Ramoneurs de Menhirs faisait scander par la foule : “tout le monde déteste la police,… tout le monde déteste la police. etc…“

La mission d’un Maire, c’est de produire de la cohérence au travers de festivals et d’événements où une dynamique s’installe sur la commune, mais certainement pas d’opposer les Nantais les uns aux autres.

Il fallait par exemple entendre dernièrement les membres de la communauté Juive Nantaise pour mesurer à quel point ils ont été blessés par ce qu’il s’est passé sur l’escalier de la butte Sainte-Anne laissé au militantisme haineux.

Mobilité et promesses non tenues

La rédaction : Concernant le sujet de la mobilité à Nantes et notamment des nuisances consécutives à la fermeture du pont Anne-de-Bretagne sans étude d’impact. Cette situation pénalise des salariés, des familles, la plupart des commerçants du secteur et l’ensemble des entreprises dont les collaborateurs peinent déjà à se déplacer dans l’agglomération.

Quelle est votre vision du dossier ?

Comment fallait-il procéder selon vous ?

LG : Ce dossier est vicié à la racine.

C’est-à-dire que la Maire ferme le pont Anne-de-Bretagne parce qu’elle est incapable de faire des études d’impact qui auraient permis d’anticiper. La Maire a commencé par dire que le pont ne fermerait pas, puis finalement le pont Anne-de-Bretagne est fermé pour de longs mois.

La Maire a aussi indiqué aux Nantais que les impôts n’augmenteraient pas, pourtant ils ont augmenté.

La Maire a également dit que la ville ne pourrait jamais recevoir les Jeux Olympiques de football s’il n’y avait pas un nouveau stade. Finalement, il n’y a pas eu de nouveau stade et on a quand même reçu les Jeux Olympiques.

“La Maire raconte tout et n’importe quoi.”

On met les commerçants au pied du mur, comme beaucoup de Nantais.

L’absurdité du nouveau CHU sur l’île de Nantes

Ce dossier est vicié à l’origine parce qu’on a décidé d’implanter le nouveau CHU sur l’île de Nantes. Il s’agit d’une erreur monumentale qui coûte 1,2 milliard d’euros.

De plus, le CHU va rester réparti sur deux sites : l’hôpital Nord Laennec et l’hôpital de Nantes.

Les activités médicales elles-mêmes, de consultation, de médecine, de cardiologie, resteraient réparties sur ces deux sites, alors que l’objectif premier du projet était de regrouper les activités médicales sur un seul site.

Tout cela est parfaitement absurde.

Ainsi, on est obligé de fermer le pont Anne-de-Bretagne pour mettre vaguement une ligne de tram qui desservira le futur CHU.

On voit mal les femmes sur le point d’accoucher prendre le tramway pour se rendre à la maternité. De la même façon, les infirmières qui prennent leur service à 4h du matin ne peuvent pas prendre le tram pour aller travailler, tout simplement car il n’y en a pas à cette heure.

Ce dossier du transfert du CHU est l’origine du problème car il complexifie aujourd’hui l’aménagement du territoire en termes d’infrastructures de transports.

“85% de la patientèle du CHU vient de l’extérieur de l’agglomération”

Si on veut désengorger le centre-ville, il faut raisonner avec un réseau de transport en toile d’araignée et non en étoile comme actuellement.

Solutions pour désengorger le centre-ville de Nantes

Tous les réseaux de transports urbains des grandes métropoles ont été aménagés en étoiles au cours des 40 dernières années.

L’aménagement à mettre en place à Nantes pour les 30 prochaines années, c’est le réseau en toile d’araignée qui permet des connexions entre les terminus des lignes de tramway.

J’ai proposé une vraie projection pour désengorger le centre de Nantes ; et permettre à ceux qui ont besoin d’accéder au centre-ville, de pouvoir venir consommer chez les commerçants facilement. Cela n’est pas très compliqué à mettre en place. Seulement, il s’agit d’avoir une vision politique qui permette de le faire.

Aujourd’hui, la Maire de Nantes est en train de faire tout le contraire.

Le CHU sur l’île de Nantes continuera d’y faire converger des flux massifs d’usagers et donc d’engorger le centre-ville de Nantes par des personnes qui ne veulent pas aller dans le centre-ville, mais qui veulent seulement se rendre à l’hôpital. Ce n’est pas du tout la même chose.

Je plaide pour un réseau de transport en toile d’araignée qui permette de connecter les terminus de nos lignes de tramway. Pas forcément que les terminus, d’ailleurs.

C’est à déployer partout où c’est pertinent de le faire, notamment à Nantes-Est, où il se trouve un réseau d’entreprises très actif, mais qui est desservi par une seule malheureuse navette. On se moque vraiment des salariés et des entreprises de ce secteur qui participent pourtant activement à la vie économique locale.

SMIC à 1600 euros Nets

La rédaction : Le NFP propose d’augmenter le SMIC a 1 600 euros net sans accroissement de la productivité, ni nouvelles recettes à mettre en face, ni même financement de la mesure.

Consécutivement, les dirigeants d’entreprises n’ont aucune visibilité en matière d’évolution prochaine du coût du travail.

Cela les empêche actuellement d’investir, par exemple, dans des matériels ; mais aussi d’embaucher des alternants en contrat d’apprentissage dont la rémunération est elle-même indexée sur le SMIC.

Aujourd’hui, les difficultés sont réelles pour de nombreux jeunes sans employeurs pour leur entrée en apprentissage.

Vous le savez, un dirigeant d’entreprise a besoin de clarté et de stabilité économique pour investir.

Quelle est votre vision de cette proposition du SMIC à 1600 euros nets ?

LG : C’est la smicardisation de la France.

La gauche est toujours pleine de bonnes intentions : C’est toujours formidable, ça paraît toujours simple.

Quand la simplicité confine au simplisme, ce n’est jamais une bonne chose. Cela fait le lit des extrêmes, qu’ils soient de droite ou de gauche.

Cette mesure-là revient évidemment à surenchérir le coût du travail dans une France où il est déjà parmi le plus élevé que partout ailleurs dans le monde.

La réalité, c’est qu’il faut être capable de repenser la différence entre salaire brut et net. Il n’y a que de cette façon-là que l’on arrivera à augmenter les salaires.

Cela veut dire également réhabiliter le travail.

“Plafonner le total des revenus de l’assistance à 70% du SMIC”

Toutes ces personnes travailleuses, qui ont de petits salaires malgré le mal qu’elles se donnent quotidiennement, voient un certain nombre de leurs concitoyens gagner presque autant qu’eux en accumulant un certain nombre d’allocations. Ce n’est pas normal et c’est pourtant bien une réalité en France.

Il s’agit de revaloriser le coût du travail et de creuser le différentiel entre ce que l’on peut obtenir par les revenus de l’assistance et ce que l’on peut gagner par les revenus du travail.

C’est d’ailleurs ce que propose notre famille politique en plafonnant le total des revenus de l’assistance à 70% du SMIC.

La redistribution a du sens, mais pour distribuer, il faut d’abord produire.

Aéroport de Notre-Dame des Landes

La rédaction : Il n’est pas possible de parler de Nantes sans évoquer Notre-Dame-des-Landes et le sujet de l’aéroport.

En 2016, le oui au transfert de l’aéroport l’emporte à plus de 55% des voix.

Le pouvoir en place à l’époque avait promis d’initier le début des travaux quelques mois plus tard.

Rien ne s’est passé comme prévu.

Aujourd’hui, on constate un accroissement des usagers, de véritables attentes en la matière s’agissant des entreprises locales, une certaine défiance pour nos dirigeants qui n’ont pas respecté les suffrages exprimés.

Quelle est votre vision de ce dossier un peu complexe ?

LG : Dans ce dossier, il y a l’aspect économique et l’aspect politique. Les deux ont eu des conséquences très négatives pour le territoire.

L’aspect politique, c’est le déni de démocratie.

J’entends très régulièrement, des habitants de la Loire-Atlantique, des Nantais, des personnes qui me disent : « je ne vote plus depuis Notre-Dame-des-Landes ».

Il y en a même qui étaient opposés au projet et qui ont voté contre qui sont en colère contre cette mascarade.

C’est récurrent parce que les citoyens ont eu l’impression que l’on piétinait leur vote. Cela a profondément abîmé la crédibilité du politique en général.

Ce dossier a encore aujourd’hui des conséquences négatives sur la conduite des grands projets en Loire-Atlantique et dans le pays en général, puisqu’en renonçant à ce projet, nos dirigeants ont donné raison aux ultra-violents.

Cet abandon est préjudiciable pour la dynamique de la métropole Nantaise, à la défaveur de Rennes et de Bordeaux.

Plus précisément, Rennes, a conservé son aéroport tout en obtenant un TGV qui met la ville bretonne à 1h25 de Paris.

Nantes est à 2h, 2h15 lorsque tout va bien !

Consécutivement, j’entends des dirigeants du Club 30, qui regroupe les grosses entreprises de Bretagne et des Pays de la Loire, expliquer qu’ils réfléchissent à délocaliser le siège de leur entreprise.

C’est cela la réalité.

 

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