Droit de grève : la CGT et les syndicats mettent-ils en danger les populations ?
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La France est l’un des pays Européens champion en matière de grèves. Ces jours de grèves, souvent accompagnés de manifestations, voire de blocages, entraînent des conséquences délétères sur l’économie et la population. Quels sont les impacts des grèves sur l’économie et la population Française ?
1- Qu’est-ce qu’une grève ?
La définition du droit de grève
Tout d’abord, il faut se souvenir que la grève est un droit. En effet, le code du travail encadre le droit de grève aux articles L2511-1 à 2512-5. Un arrêt de la Cour de Cassation du 2 février 2006 en donne la définition suivante : « Cessation collective, concertée et totale du travail en vue de présenter à l’employeur des revendications professionnelles.»
La grève est un droit, à condition de l’exercer selon les principes édictés par la loi.
Tout mouvement de cessation de travail qui ne respecte pas ces conditions constitue une grève illégale pouvant exposer le gréviste à des sanctions disciplinaires, allant jusqu’au licenciement pour faute.
Quelles sont les conditions pour qu’un mouvement d’arrêt de travail soit licite ?
Quelles sont les conditions de la grève ?
Pour être qualifié de grève, un arrêt de travail doit réunir 3 conditions :
- La cessation totale du travail ;
- La concertation des salariés : la cessation de travail doit découler d’une décision commune des salariés ;
- Les revendications professionnelles : la grève doit avoir une cause professionnelle et non politique, c’est-à-dire avoir un caractère salarial, ou relatives aux conditions de travail, à l’exercice du droit syndical, ou porter sur la défense de l’emploi.
Certains métiers disposent un droit de grève limité lorsque le secteur d’activité est astreint à un service minimum. C’est le cas des contrôleurs aériens ou du personnel hospitalier notamment.
La grève peut s’accompagner d’une manifestation destinée à affirmer une opposition car, la liberté de manifestation est un droit fondamental au même titre que le droit de grève.
Cependant, ces grèves et manifestations, bien que légales, peuvent avoir des conséquences terriblement négatives sur l’économie, le commerce, et surtout, la population.
2- Quels sont les pays où l’on fait le plus grève ?
La comptabilisation des jours de grève
L’action syndicale se mesure par les « jours non travaillés » ou les « jours de travail perdus » en raison de grèves.
Le nombre de jours non travaillés en raison de grèves fluctuant fortement d’une année à l’autre. Il est plus judicieux d’observer des tendances sur plusieurs années que des données annuelles, ceci, afin de pouvoir effectuer des comparaisons utiles.
Pour comparer les données concernant le nombre de jours grèves en Europe, les statisticiens utilisent le nombre de jours non travaillés pour cause de grève, pour 1000 salariés.
On estime l’impact d’une grève en multipliant le nombre de jours de grève par le nombre de grévistes. On obtient alors le nombre de jours non travaillés pour cause de grève. Prenons un exemple : 250 salariés sur 500 salariés cessent le travail durant 3 jours. Alors, le nombre de jours de travail perdu est estimé à 750 jours.
La France dans la moyenne haute des pays grévistes
Depuis 2020, c’est la France qui enregistre le plus de jours perdus pour cause de grève avec 79 jours, suivie par la Belgique (57 jours).
Cependant, comparer les pays entre eux reste compliqué car tous ne recensent pas les grévistes via la même méthode. La France compte les grévistes du secteur privé, sans prendre en compte le secteur public. En Espagne, on ne décompte pas les grèves générales. Enfin, les USA ne comptabilisent que les grèves de plus de 1 000 grévistes.
Toutefois, selon l’OCDE, la France figure effectivement dans la moyenne haute des pays grévistes.
Sur les deux dernières décennies, le nombre de jours perdus pour cause de grève varie beaucoup d’année en année. En France, un pic est atteint en 2018-2019, avec 161 jours perdus pour 1 000 salariés lors des mouvements sociaux des Gilets Jaunes.
3- Les effets délétères de la grève sur la population
Les grèves affectent à la fois l’économie et la population. Voyons comment.
Grève : des répercussions sur l’économie
Un frein aux investissements
Les grèves ont de sérieuses conséquences sur l’économie, la création de richesse et les emplois. En effet, les grèves à répétition constituent un véritable frein aux investissements des entreprises nationales comme des investisseurs étrangers.
Lorsque ces grèves touchent aux infrastructures, comme les grèves des cheminots, celles-ci affectent des activités indispensables pour le développement d’une économie. Ces actions déstabilisent tous les pans de l’économie.
Les grèves et manifestations massives ayant des impacts sur les infrastructures, affecte la rentabilité du capital d’un État‧ Par répercussion, ces mouvements nuisent à la création de richesses et d’emplois. Tout ceci rend les investisseurs plus frileux. Or, la France est indéniablement un pays de grèves.
Des petites entreprises affectées par les grèves
Nous l’avons vu avec le mouvement des gilets jaunes en 2018/2019, ainsi qu’avec la très importante grève des transports qui a duré plus d’un mois en 2019, ou encore lors des grèves contre la réforme des retraites en 2023, ces mouvements sociaux affectent prioritairement les petits commerces. Nombre d’entre eux ont dû liquider leur entreprise, mettant en péril des emplois.
On se rappelle des gilets jaunes et des manifestations tous les week-ends à Paris ou ailleurs qui ont obligé de nombreux commerces à demeurer rideaux fermés, entraînant un manque à gagner, voire leur fermeture pure et simple.
Les grèves impliquent une baisse de l’attractivité pour les investisseurs et une diminution à court terme du tourisme du fait des troubles (suspension des transports, blocages, insécurité dans les manifestations, etc.).
Grève : les répercussions sur la population
Il n’y a pas que l’économie d’impactée. La population l’est également directement.
Le blocage des transports
Qu’il s’agisse de bloquer les ronds-points comme lors des Gilets Jaunes ou de paralyser le pays en suspendant les transports (cheminots, personnel naviguant, contrôleurs aériens, etc), les actions contre les infrastructures de transports impactent les gens dans leur vie quotidienne. Or, ce surplus de stress causé par la difficulté d’organisation peut accroître certains risques pour la santé (fatigue, maladies cardio-vasculaires, burn out., etc.).
Les blocages de routes causent des risques majeurs également sur la santé des personnes. Par exemple, les grèves de camionneurs, les blocages des ronds-points durant les gilets jaunes ou, plus récemment, les blocages de routes par les agriculteurs, sont susceptibles de mettre en danger la vie d’autrui. Imaginons un véhicule de secours retardé ou un malade ne pouvant se rendre en dialyse ou en chimiothérapie. Les conséquences peuvent être dramatiques.
C’est sans compter les risques d’accidents, comme cette femme qui a tué une manifestante sur un rond point en forçant le passage en 2018. Cet exemple n’est malheureusement pas unique.
De plus, les manifestations parfois violentes et les affrontements avec les forces de l’ordre ont également fait des blessés, d‘un coté comme de l’autre.
Les risques sanitaires
Certaines grèves peuvent même provoquer de très sérieuses conséquences sanitaires comme la grève des éboueurs lors de la réforme des retraites en 2023. A Paris, lors des grandes manifestations contre la réforme des retraites, les éboueurs ont cessé de collecter les poubelles durant plusieurs semaines. Ils ont laissé s’amonceler des montagnes d’ordures, attirant les rats. Or, la prolifération des rats favorise le développement de la leptospirose, une maladie pouvant provoquer des insuffisances rénales. Le risque de diffusion de bactéries d’accroit fortement, ce qui fait peser sur la population de très réels risques sur leur santé.
Autre exemple concret, la grève des laboratoires d’analyses médicales entraînant leur fermeture totale durant plusieurs jours. Ils protestent contre les baisses de tarif que projette la CNAM. Or, ces grèves empêchent certaines personnes de réaliser leurs analyses en vue d’examens parfois très urgents, de rendez-vous médicaux ou encore d’opérations indispensables. Ces arrêts de travail mettent réellement la vie des personnes en danger.
4- Les violations répétées de la Loi par la CGT
Il s’agit du syndicat le moins Républicain du pays qui ne semble penser qu’à son petit entre-soi.
Depuis des dizaines d’années, la CGT pourrit la vie aux Français au prétexte de vouloir les aider :
Une grève à GRDF d’agents de la CGT prive de chauffage et d’eau chaude 1500 foyers en Île-de-France.
Retraites : couper le courant des élus était «plus une symbolique qu’une véritable menace», rectifie la CGT.
La CGT revendique une coupure d’électricité qui a visé Figeac ce jeudi, la députée Tiegna porte plainte.
Réforme des retraites : privés d’électricité en pleine dialyse, des patients mis en grave danger.
La CGT énergie coupe le courant de la préfecture des Alpes-Maritimes pendant une heure.
Retraites : la CGT promet de nouvelles coupures électriques « ciblées ».
La CGT occupe un hypermarché pour demander le retrait de la loi sur les retraites.
Retraites : la CGT coupe le courant du collège visité par Emmanuel Macron dans l’Hérault.
Rugby : le maire d’Agen va porter plainte contre la CGT après la coupure de courant.
La CGT coupe l’électricité au commissariat central. Source.
Un arrêt cardiaque en marge d’un rassemblement de la CGT et des coupures de gaz et d’électricité. Source.
5 militants CGT interpellés après des coupures de courant. Source.
2 syndicalistes CGT jugés en novembre pour une vaste coupure d’électricité à Bordeaux.
2 responsables de la CGT arrêtés pour « apologie du terrorisme ». Rien à ajouter si ce n’est la source.
CGT : des enveloppes de cash pour les retraités de la fédération. Source.
Un responsable CGT condamné pour « apologie du terrorisme » après la diffusion d’un tract sur l’attaque terroriste du 7 octobre.
En conclusion
Pour l’économiste Nicolas Bouzou, la conséquence la plus grave des grèves concerne l’image de la France vis-à-vis des investisseurs étrangers. En effet, la répétition des grèves, dans le secteur des transports particulièrement, constituent de véritables freins à l’investissement.
Exemple : Comment la CGT a fait sombrer le port du Havre ? Réponse.
Mais il y a plus grave encore. Ces mouvements de grève peuvent également mettre la vie de la population en danger. C‘est pour cette raison qu’un dialogue social apaisé est profitable à tous, en lieu et place de la contestation, parfois violente.
Le droit de grève n’autorise pas :
- Les blocages, les violences, les intimidations, les dégradations…
- Les coupures de service aux clients,
- L’entrave des libertés individuelles,
- Les actes de sabotage,
- L’occupation de l’espace public.
Le blocage des déplacements individuels est anticonstitutionnel, et met en danger les populations :
Un malade d’un cancer a besoin de sa chimio et sa vie est bien au-dessus de toutes les revendications portées par la CGT.
Un patient dialysé a besoin d’effectuer sa séance sous peine de mourir par empoisonnement du sang, et sa vie est bien au-dessus de toutes les revendications portées par la CGT.
Un soignant a besoin de se rendre au chevet de son patient pour lui prodiguer les soins consécutifs à sa pathologie, et son travail est bien au-dessus de toutes les revendications portées par la CGT.
…Etc
La CGT et l’ensemble des syndicats doivent cesser leurs actions malveillantes à l’égard de la population.
Pourtant, avant d’arriver à des mesures coercitives envers la population pour faire entendre un désaccord, il existe tous les moyens modernes afin de porter son message sans nuire à autrui et sans prendre en otage la population du pays.
Seulement, il faut plus de courage pour utiliser des moyens pacifistes, que pour piller la liberté de ses semblables au travers d’actions malveillantes.
- Pétitions
- Réunions publiques
- Meeting
- Communiqués
- Tribunes de presse
- Conférences
- Community management
- Lettres ouvertes
- Référendum (RIP)
- Tracting
- …
Lorsque la violence réelle s’exprime, pas celle supposée des oppositions qui la confondent avec un désaccord, c’est que leurs auteurs n’ont plus d’arguments.
Lorsque les contestataires caractérisent la “brutalité” d’une mesure, puis la confondent ensuite avec les violences physiques qu’ils utilisent dans leurs manifestations, c’est qu’ils n’ont pas compris le sens des mots employés.
La grève est un droit, mais elle n’est pas au-dessus des libertés individuelles.